Publié par : Khun Didi | 11 juin 2012

Le tourisme médical et ses effets pervers !

Le monde de la médecine n’échappe pas à la mondialisation et nombre de pays émergents proposent des services médicaux à une clientèle internationale et surtout solvable. Dans l’univers de ce qu’il est convenu d’appeler le tourisme médical, la Thaïlande occupe une place de choix.

 D’après le très sérieux journal britannique « The Guardian », le tourisme médical est un business en pleine croissance qui devrait atteindre 100 milliards de dollars en 2012, chiffre appelé à doubler dans les 5 ans. Près de 2 millions d’étrangers auront été  traités en 2012 dans les hôpitaux thaïlandais, un tiers d’entre eux venus dans le pays principalement pour cette raison. Les conditions d’accueil des patients étrangers sont, il est vrai, de premier ordre avec des cliniques privées qui ressemblent plus à des palaces « 5 étoiles » qu’à des hôpitaux. Cerise sur le gâteau, la convalescence s’effectuera dans un environnement exotique et dans des conditions idéales.

 

Chambre à l’hôpital Burumgrad de Bangkok

Au-delà de l’accueil et de l’environnement, la raison première qui pousse les occidentaux à pratiquer le tourisme médical est très clairement financière. Succès oblige, ce comportement est fortement décrié dans les milieux médicaux occidentaux. Ils y voient là une menace sérieuse et un manque à gagner qui va grandissant. Mais c’est une autre raison qu’ils mettent en avant. Ils prétendent que les soins y sont de moindre qualité et les risques plus grands. Vraiment ? Certes, il y a lieu d’être prudent. Toutefois, la qualité des soins dans certains hôpitaux en Thaïlande est d’un très haut niveau avec un nombre croissant de médecins et de chirurgiens formés en occident. Et dans des domaines comme l’orthodontie ou la chirurgie esthétique et reconstructive, la Thaïlande a acquis une réputation mondiale.

 

Et ces mêmes milieux médicaux occidentaux seraient peut-être mieux inspirés de faire leur autocritique. Exemple, la France qui se targue d’avoir un des meilleurs systèmes de santé au monde. Le pays a souffert ces dernières années de quelques scandales retentissants, sang contaminé, hormones de croissance, canicule de l’été 2003, implants mammaires et Mediator. Derrière les façades respectables et les cabinets feutrés d’une profession noble a priori, qu’a-t-on vu ? Collusion, laxisme, lâcheté, petits et grands intérêts des uns ou des autres. Pas tous, fort heureusement !

 Les implants mammaires à base de silicone industriel seraient peut-être encore utilisés si un chirurgien plastique n’était pas parti courageusement en croisade suite aux nombreux cas d’infection. Et puis cette pénible affaire du Mediator n’aurait peut-être jamais été dévoilée sans l’abnégation d’une femme médecin un peu seule face aux errements et à l’omerta du système médical. S’ensuivent alors des procès d’une lenteur exaspérante qui se terminent généralement en eau de boudin et décrédibilisent encore plus et la médecine et la justice.

 Avec l’aimable autorisation de Jardin

(http://hjardin.canalblog.com/)

Cela étant posé, je ne suis pas franchement un adepte du tourisme médical. Mais pas pour les mêmes raisons que les médecins occidentaux. L’association de ces deux termes a priori antinomiques est déjà curieuse en soi. Mais, surtout, le concept que ça recouvre est pour le moins discutable par les déséquilibres qu’il engendre. En effet, les médecins qui officient dans ces palaces médicaux destinés aux étrangers se voient proposer des salaires jusqu’à 10 fois supérieurs à ceux de leurs collègues des hôpitaux publics. Le différentiel est énorme et les conséquences désastreuses, avec des médecins qui fuient les hôpitaux publics et, surtout, les zones rurales et pauvres du pays.

 Publicité sur le site d’un hôpital privé

Les autorités tentent d’y faire face mais l’enjeu est de taille dans un pays où les inégalités villes-campagnes posent déjà problème. D’autant que, dans le même temps, la TAT (Thaïland Tourism Authority) intensifie la promotion du tourisme médical devenu un enjeu économique de première importance pour le pays. Jusqu’à organiser des concours récompensant avec des séjours de rêve les meilleurs blogs en langue anglaise encourageant les touristes médicaux à se rendre en Thaïlande. Bien évidemment, tout le monde ne profitera pas de cette manne!

 Enfin, pour quand même terminer sur une note plus légère, je vous soumets cette question aussi insolite que pragmatique posée sur un forum consacré au tourisme médical : « Quand je suis constipé je vais au Mexique où j’attrape la tourista et ça me débloque. Est-ce considéré comme du tourisme médical ? »

 Khun Didi

Publié par : Khun Didi | 23 Mai 2012

Les insectes, un business prometteur ?

En Thaïlande, comme dans de nombreux autres pays, la consommation de vers et insectes est monnaie courante, surtout dans les provinces agricoles. Près de 200 espèces y sont régulièrement consommées. Ce qui ne manque pas d’interpeller les touristes. Lorsqu’ils déambulent dans un marché thaïlandais, ils s’arrêtent invariablement avec une grande curiosité devant les stands des insectes. Ils prennent des photos et, de retour dans leurs pays d’origine respectifs, les montrent à leurs amis, assorties du commentaire suivant : « Vous avez vu ce qu’ils mangent en Thaïlande ? » « Quelle horreur ! » répondent les autres. « Et vous, vous en avez mangé ? » S’ils sont honnêtes, ils répondront par la négative. En effet, rares sont les touristes farangs qui se prêtent à l’exercice. Nous avons une véritable aversion, à la fois culturelle et sociale, pour les insectes.

 

Ce qui est regrettable car, hyperprotéinés, ils possèdent une valeur nutritionnelle avérée. Déjà, les Grecs et les Romains qui ne s’y étaient pas trompés, en étaient très friands. Alors, pourquoi a-t-on ce blocage par rapport aux insectes ? Vous imaginez la tête de vos amis si vous leur serviez des « tapas » composés de fourmis, sauterelles, criquets, punaises et autres coléoptères ? Rien qu’à l’évocation, ils en frémissent déjà. On savoure pourtant avec délectation leurs équivalents aquatiques, crevettes ou langoustines, mais on a toujours ce mouvement de recul par rapport aux insectes. C’est certainement dû en premier lieu à l’éducation. Très tôt, les enfants thaïlandais mangent des insectes alors que, chez nous, ils sont considérés comme nuisibles, sales, traînant partout et véhiculant des maladies. Donc, plutôt que les manger, on les détruit à coups d’insecticides.

 

Depuis 2008, la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, s’intéresse très sérieusement à ces petites bestioles et a décidé d’en promouvoir la consommation. D’après cette organisation, la plupart des insectes contiennent autant de protéines que la viande ou le poisson et sont encore plus nutritifs lorsqu’ils sont séchés. Certains insectes sont aussi particulièrement riches en lipides, en vitamines ou en minéraux. Colloques et séminaires se succèdent depuis lors pour tenter de sensibiliser les populations et encourager les projets d’élevage. Avec la croissance galopante de la population mondiale, le risque de manquer un jour de viande et de poisson est réel et la consommation d’insectes est de plus en plus perçue comme une alternative crédible. En l’an 2050, alors que la population mondiale atteindra les 9 milliards, le bœuf sera devenu un produit de luxe, l’équivalent du caviar aujourd’hui !

 

Une brochette de scorpions, ça vous tente?

(Photo AFP)

Alors, larves, grillons et scorpions seront-ils les steaks de demain ? Question posée par un reportage récent et fort instructif sur France 5. La transition sera lente. On ne change pas ses habitudes alimentaires du jour au lendemain même si certains prétendent qu’un grillon a la même allure qu’une crevette grise ! Et les rares restaurants qui se sont hasardés sur ce créneau en vivent difficilement. Une étude a montré que même en étant payés pour manger des insectes, nombre de consommateurs déclineraient l’offre. Constat identique et succès très mitigé chez les rares boutiques en ligne commercialisant des insectes sur internet. Pour passer outre le côté répugnant de l’insecte, il va falloir le faire « disparaître » sous forme de poudre qui servirait à enrichir différentes sortes d’aliments.

 

A l’apéritif, des snacks plus sains que chips ou cacahuètes

On parle ainsi de barres protéinées ou de nuggets qui, outre du poulet, contiendraient des extraits de différents insectes. Quant à la punaise d’eau d’Asie, réduite en purée puis mélangée avec des légumes et des condiments, elle est paraît-il succulente. Avec plus de 1400 espèces comestibles répertoriées dans le monde, le potentiel est énorme et plus encore si l’élevage prend une forme industrielle. Sachez enfin que, si vous êtes tentés et conquis par l’expérience, vous deviendrez un insectivore et donc un adepte de l’entomophagie.

Khun Didi

Publié par : Khun Didi | 4 Mai 2012

Les « Louk Kreung » ont la cote !

L’expression « Louk Kreung » en thaïlandais signifie « enfant-moitié », et désigne les enfants de couples mixtes, la maman étant thaïlandaise et le papa occidental dans la majorité des cas. Le nombre de ces enfants métis s’est considérablement accru à l’époque de la guerre du Vietnam lorsque le sud de la Thaïlande servait de base arrière aux B52 américains et au repos des soldats. Pour la petite histoire, le plus célèbre rejeton de ces unions est un certain Tiger Woods dont le papa était un G.I. afro-américain dans les années 70. A cette époque, les « Louk Kreung » n’étaient pas bien considérés d’autant qu’ils étaient souvent le fruit de relations épisodiques ou tarifées.

 Plus tard, avec l’afflux de touristes et d’expatriés, le phénomène s’est amplifié et s’est généralisé à l’ensemble du pays. Les homme thaïlandais étant plutôt volages et frivoles, les femmes se sont résolument tournées vers les « farangs » (les étrangers de race blanche), considérés comme plus sérieux et responsables. Sans oublier l’aspect financier, critère important pour toute femme thaïlandaise, moins par l’attrait de l’argent en tant que tel que  par souci de stabilité financière pour elle et sa famille. C’est ainsi que les « Louk Kreung » sont devenus une population croissante et remarquée.

 

Sririta Jensen, actrice thaï-danoise

(Photo Thailandeveryday)

En premier lieu, ils sont facilement identifiables. Ils sont plus grands que la moyenne, ont les yeux bleus ou verts, un physique moins typé et la peau plus claire. L’obsession de la blancheur de la peau chez les thaïlandais (voir billet précédent) font qu’ils rencontrent un grand succès, tant les garçons que les filles, et que les jeunes « thaïs-thaïs » s’évertuent à leur ressembler. En outre, ils fréquentent souvent des écoles internationales et s’expriment aussi bien en thaïlandais qu’en anglais. Cette double culture leur conférant aussi, semble-t-il, une plus grande assurance.

 Célébrités « Louk kreung »

(Photos khmerconnection)

Bien sûr, tous ne deviennent pas des stars mais ils sont omniprésents dans le monde du show-business, du cinéma, des médias ou encore de la publicité. Il suffit d’allumer la télévision pour tomber sur une de ces incontournables séries télévisées aux principaux rôles occupés par des « Louk Kreung » et dont les thaïlandais sont très friands. Le scénario est immuable, des histoires d’amour à l’eau de rose, surjouées à l’excès, parsemées de cris, de pleurs et de trahisons pour se terminer invariablement en « Happy end ». Elles ont systématiquement pour cadre des familles de la haute bourgeoisie et  sont assidûment regardées par les plus modestes, jusqu’au fin fond des campagnes les plus reculées. Non sans rappeler les séries américaines, rien de nouveau sous le soleil !

 

Captures d’écran de séries télévisées

Il n’est pas inutile de rappeler que la Thaïlande est le seul pays du sud-est asiatique à n’avoir jamais été colonisé et à ne pas avoir été en guerre contre des pays occidentaux, à l’inverse de nombre de ses voisins. Ce qui explique aussi en partie l’accueil réservé aux farangs. Au contraire, les « Louk Kreung » au Vietnam et dans d’autres pays d’Asie sont beaucoup moins bien considérés. Ils sont clairement perçus encore aujourd’hui comme le résultat d’unions contre nature et déshonorantes.

 

Enfant « sino-thaï » à Chiang Maï

Mais la plus influente communauté « Louk Krung » en Thaïlande est autre et beaucoup moins visible. Il s’agit des sino-thaï ou thaïlandais d’origine chinoise. Beaucoup plus discrets par nature mais aussi difficilement identifiables physiquement, ils sont néanmoins très efficaces et performants. Ils contrôlent environ 80% du business en Thaïlande alors qu’ils ne représentent que 10% de la population. Preuve de leur irrésistible ascension, le ministère thaïlandais de l’Education vient tout juste de signer un accord avec la Chine pour qu’elle lui envoie 10,000 professeurs de chinois d’ici 2015 ! Pour le coup, on peut cette fois parler de colonisation, juste un peu plus sournoise.

Khun Didi

Publié par : Khun Didi | 19 avril 2012

Un « Ladyboy » bientôt Miss Univers ?

Dans un précédent billet sur ce site consacré aux « ladyboys », j’écrivais la phrase suivante : « Seule ombre au tableau pour les katoeys, dans ce pays où les hôpitaux font ouvertement de la publicité pour les opérations de changement de sexe, l’état civil n’a pas encore suivi. Contrairement à la plupart des pays occidentaux, cette transformation est acceptée socialement mais pas juridiquement. » En effet, selon la loi thaïlandaise et même après une opération totale, leur passeport indique toujours « Sexe masculin ». Cette mention est embarrassante à plus d’un titre et une nouvelle en provenance du Canada est venue le leur rappeler  récemment.

Jenna Talackova, une jeune transsexuelle de 23 ans, candidate à la finale canadienne de Miss Univers, a dans un premier temps été disqualifiée au motif qu’elle n’était pas « née naturellement femme », contrairement à ce qu’elle avait indiqué sur son CV. S’estimant victime de discrimination, elle a alors médiatisé l’affaire, brandi son passeport stipulant « sexe féminin » et finalement entrepris de poursuivre les organisateurs. Défendue par une célèbre avocate américaine spécialisée dans le droit des femmes, elle a contre toute attente été réintégrée. Promotion inespérée pour la « belle » qui avait jusqu’à maintenant uniquement concouru dans des compétitions pour « ladyboys », représentant ainsi le Canada en 2010 à la célèbre « Miss International Queen » en Thaïlande.

Jenna Talackova interviewée lors d’un concours pour ladyboys en Thaïlande

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. L’organisation faîtière américaine de Miss Univers (qui appartient au milliardaire Donald Trump) a validé la chose et va même adapter son règlement pour autoriser les transsexuels à concourir. Il faut dire que le dit règlement date de 1952 et on peut ainsi y lire : « Le concours de Miss Univers est un évènement annuel réservé aux femmes âgées de 18 à 26 ans, célibataires et sans enfant. Elles doivent n’avoir jamais posé nues et doivent être intelligentes, cultivées et bien élevées. » Pour le coup, le règlement va être sérieusement dépoussiéré !

Jenna Talackova et son avocate face à la presse

Les finales nationales étant agendées au mois de mai et la finale internationale en octobre, que va-t-il se passer d’ici là ? Ce cas va-t-il faire jurisprudence et va-t-on assister à un déferlement de candidates transsexuelles dans les concours de beauté féminins? Les autres compétitions vont-elles s’aligner ? Comment vont réagir les candidates « normales » voyant là une concurrence déloyale ? Pour autant, nombre d’entre elles ne sont pas complètement d’origine, si vous me permettez l’expression ! Nées « naturellement femmes » certes mais, pour beaucoup, « resculptées ».

Un ladyboy à Pattaya

(Avec l’aimable autorisation de Stickman)

Et puis, quid des « ladyboys » thaïlandais ? Avec leur passeport actuel, ils n’ont aucune chance de participer aux concours de beauté pour femmes. Ce qui va provoquer une autre forme de discrimination. Selon le pays d’origine et sa législation, nombreux sont les « ladyboys » qui vont être empêchés de toute participation. Que faire, alors ? A défaut d’avoir officiellement changé de sexe aux termes de la loi en vigueur, ils  devront peut-être songer à changer de nationalité. Ou continuer de concourir entre eux, pardon entre elles !

Quel que soit son passeport, »celle-ci » n’est pas encore éligible pour les concours féminins! 🙂

Au fil des ans, ces concours de beauté sont devenus franchement ringards, à l’instar de la dame au chapeau, l’inoxydable Madame de Fontenay. Alors, cette décision n’est-elle qu’un coup de pub destiné à drainer un nouveau public et booster un spectacle en perte de vitesse ? L’an dernier, la finale de Miss Univers avait quand même été suivie par plus d’un milliard de téléspectateurs dans 190 pays ! Quoi qu’il en soit, qui aurait pensé qu’un des temples les plus traditionnels de la féminité serait propulsé au cœur du débat sur l’identité sexuelle et le phénomène transgenre ? Et qu’une même personne puisse, après avoir été Mister Univers, pourquoi pas être couronnée quelques années plus tard Miss Univers ? Mais où va le monde, ma pauvre dame !

Khun Didi

Publié par : Khun Didi | 4 avril 2012

L’obsession de la blancheur

Lorsque je rentre de mes séjours en Thaïlande, on me demande régulièrement pourquoi je ne suis pas bronzé. Jusqu’à mettre en doute la réalité de mon voyage ! Car pour certains, ne pas rentrer bronzé d’un périple prolongé dans des contrées tropicales est pour le moins suspect. Qu’est-ce qu’il a fait, alors ? Je réponds, mangé, bu, visité, admiré, rencontré, etc… Bref, je dois presque me justifier. Pardon ? Bon, c’est vrai et je vous l’accorde, j’exagère un peu. En fait, c’était juste pour introduire la question du bronzage qui n’est pas si anodine que ça. Elle est même devenue prépondérante par ses dimensions sociale et culturelle.

Dans notre monde occidental, une peau dorée est synonyme de beauté, de bonne santé, de richesse et de réussite. Au point qu’il est de bon ton dans certains milieux d’être bronzé à l’année. Et comme il est difficile pour la plupart de se pavaner en permanence sous les tropiques, il a fallu trouver d’autres moyens. D’où la prolifération des crèmes autobronzantes et des solariums abritant des cabines à rayonnements ultraviolets, les fameux UV qui ne sont pas sans danger.

Que voilà un bien joli hâle mais…

… attention aux excès!

Alors, lorsque le farang au visage pâle, fatigué de son vol, arrive en Thaïlande, il s’empresse d’aller s’exposer au soleil. Et il lui faut souvent acheter sur place une crème protectrice. Mais, ironie du sort, et bien souvent il l’ignore, dans ce pays les crèmes pour la peau possèdent pratiquement toutes des agents blanchissants. Quel qu’en soit leur usage ! Quoi ? La crème solaire contient des agents blanchissants ? Oui, car en Thaïlande, à l’inverse de l’occident, c’est une peau claire qui est synonyme de beauté, de richesse et de réussite.

 

Les thaïlandais, surtout les femmes, ont bien compris que l’excès d’exposition au soleil n’est pas bon pour la peau. C’est pourquoi ils se protègent beaucoup plus que chez nous d’autant que du soleil ils en ont, et ô combien, quasiment toute l’année. Dans la rue, les femmes s’abritent souvent sous une ombrelle, voire avec un journal ou un magazine. Lorsque je les voyais se baigner au bord de la mer ou dans les piscines tout habillées, je ne comprenais pas. Maintenant, oui. A cela s’ajoute une autre raison au moins aussi importante sinon plus. Avoir la peau foncée en Thaïlande signifie travailler dans les champs ou sur les chantiers et donc être au bas de l’échelle sociale. Quand on connaît l’importance que les thaïlandais attachent au statut et aux apparences, on comprend mieux. La couleur de la peau est un marqueur social qui présente en outre « l’avantage » d’être visible immédiatement.

 

Publicité pour une crème blanchissante par une célèbre « Luk Kreung »

C’est pourquoi les enfants issus de couples mixtes, femme thaï et homme farang, les « luk kreung », sont très appréciés en Thaïlande. Ils ont beaucoup de succès, ils sont souvent acteurs, chanteurs ou animateurs à la télévision et sont un modèle pour les jeunes. Ils ont la peau naturellement claire et interviennent dans les nombreuses publicités pour produits cosmétiques. Les plus grandes marques internationales, Olay, L’Oréal, Nivéa et autres ont créé des lignes de produits blanchissants spécifiques pour l’Asie du Sud-est. Le blanchiment de la peau est une obsession telle qu’une marque a même osé pour slogan la question « White or wrong ? ». Sous-entendu, si vous n’êtes pas blanc, vous avez tout faux !

 

Sans commentaire!

Dans un magazine destiné aux expatriés en Thaïlande, une femme demandait désespérément où elle pouvait se procurer des produits de beauté sans agents blanchissants car, disait-elle, « je suis blanche et ne souhaite pas devenir plus blanche que blanche ! ». Ce qui me rappelait l’histoire de Coluche et de la lessive qui lavait plus blanc que blanc.

Des agents blanchissants aussi dans les produits pour homme

Plus sérieusement, de même que chez nous les dermatologues constatent une progression des affections de la peau allant jusqu’au mélanome et autres cancers par excès de soleil, de même leurs homologues thaïlandais reçoivent de nombreuses jeunes femmes qui ont massacré leur épiderme avec des produits de blanchiment dont certains ingrédients sont dangereux et illégaux. Quel gâchis ! Elles sont si belles ces thaïlandaises avec leur peau naturellement dorée !

 Khun Didi

Publié par : Khun Didi | 20 mars 2012

Le Triangle d’Or, destination oubliée !

Des 19 millions de touristes étrangers ayant « visité » la Thaïlande en 2011, moins de 5% auraient séjourné dans le mythique Triangle d’Or. C’est peu ! Et c’est dommage car il s’agit d’une des destinations les plus intéressantes du pays. Son centre se situe à Sop Ruak, au confluent du Mékong et de la rivière Ruak, là où le nord de la Thaïlande, le Laos et la Birmanie convergent. 200.000 km2 de montagnes et de brumes, essentiellement peuplé de minorités ethniques, le Triangle d’Or s’étendait jusqu’à Chiang Raï et a longtemps été le grand centre mondial de production et de trafic de l’opium qui s’échangeait contre de l’or, d’où son nom.

Le « Triangle d’Or », côté thaïlandais

La culture très lucrative du pavot a aujourd’hui totalement disparu en Thaïlande, presque disparu au Laos mais perdure en  Birmanie. A l’initiative et sous l’égide de l’actuel roi Bhumibol et de sa mère, la princesse Srinagarindra décédée en 1995, de vastes programmes de développement de cultures alternatives ont vu le jour et transformé la région au point d’éradiquer la production d’opium. Sop Ruak, le village des trois frontières, est sans intérêt. Statues kitsch et marchands d’objets de pacotille ne valent pas qu’on s’y attarde. Juste le temps de prendre l’incontournable photo sous la pancarte « Golden Triangle ». En revanche, il présente une singularité intéressante. Il abrite les deux seuls musées au monde consacrés à l’opium. Mais attention à ne pas se tromper. L’un n’est qu’une simple collection d’objets tandis que l’autre, le « Hall of Opium » est à ne manquer sous aucun prétexte.

C’est un musée de classe mondiale. Un voyage de 5000 ans savamment organisé nous conduit depuis l’utilisation de l’opium pour la médecine dans la Grèce antique jusqu’aux effets dévastateurs de ses dérivés modernes tels que l’héroïne. Reconstitutions historiques avec personnages d’époque et moyens audiovisuels de premier ordre retracent l’histoire de l’opium et des drogues en général sans oublier leurs conséquences les plus nuisibles. Guerres, prohibition, corruption, trafics, argent, crime, le rôle néfaste et insidieux de certaines organisations gouvernementales et des témoignages poignants de consommateurs repentis. Rien n’est éludé. Jusqu’à une surréaliste galerie des excuses !

A l’intérieur du « Hall of opium »

Une fois la visite terminée, faisons route à l’ouest vers la villa Doi Tung, ancienne résidence d’été de la reine mère d’où elle gérait les projets de développement du nord. Tout est resté en l’état comme si elle venait de quitter les lieux. L’endroit vaut le détour d’autant qu’un jardin de toute beauté est proche de la villa. Baptisé Mae Fah Luang, littéralement « la reine mère venue du ciel », car en l’absence de routes la princesse s’y rendait à l’époque en hélicoptère, il regorge d’essences très diverses à une altitude de 1500 mètres. Tout près se trouve le temple aux deux chedi, lieu de pèlerinage très prisé des thaïlandais.

Dans les jardins de Mae Fah Luang

En reprenant la route vers le sud en direction de Chiang Raï, on tourne à droite dans le village de Pasang pour se rendre à Doi Mae Salong, l’autre endroit incontournable du Triangle d’Or. C’est cette route qu’il faut emprunter et aucune autre. Entre les cerisiers magnifiques lorsqu’ils sont en fleur en décembre-janvier, c’est une succession de paysages et de points de vue à couper le souffle. Les pentes étant parfois très raides, il convient de s’y déplacer avec un véhicule de bonne puissance.  Doi Mae Salong, dont le nom officiel est en fait Santikhiri, est le village chinois du nord de la Thaïlande à visiter. A 1600 mètres, il est entouré de plantations de thé, le fameux « oolong tea », à perte de vue et dégage une atmosphère très particulière. Datant de 1961, le village fut initialement peuplé par des réfugiés chinois de l’armée du Kuomintang chassée par les communistes de Mao. C’est d’ailleurs dans ce village que se trouve le mémorial érigé en l’honneur de ses combattants.

Notre hôte chinoise insiste pour qu’on goûte toutes les sortes de thé

Le temple de Doi Mae Salong

 

Le mémorial en hommage aux soldats chinois du Kuomintang

Ces dernières années, des « resorts » accueillants ont fleuri ici et là. On peut s’y ressourcer en altitude et en pleine nature sans risquer comme naguère d’être réveillé en sursaut et en pleine nuit par des soldats thaïlandais armés jusqu’aux dents, traquant les Khun Sa et autres seigneurs de l’opium.

Aujourd’hui, les habitants du « Triangle d’Or » sont de paisibles citoyens

Khun Didi

Publié par : Khun Didi | 6 mars 2012

Le bambou, « génie de la nature » !

On pourrait presque dire que la vie des thaïlandais est rythmée par le bambou. Ca commence dès la naissance. Les bébés sont supposés naître, ni dans les choux ni dans les roses comme chez nous, mais dans les bambous. Dans les campagnes, c’est avec un éclat de bambou qu’on coupait le cordon ombilical. Et lors des funérailles, il alimentait le feu qui servait à la crémation des corps. Aujourd’hui encore, le bambou fait partie intégrante de la vie au quotidien.

Une omniprésence qui n’est pas surprenante lorsqu’on constate l’abondance de ce végétal. Le nom de bambou proviendrait du malais « mambu » qui signifie littéralement « bois indispensable ». Le bambou n’est pas un arbre, c’est une plante vivace de la famille des graminées. Il ne comporte pas de branches mais des feuilles. Plus de 1500 espèces ont été recensées qui vont de moins de 20 centimètres jusqu’à plus de 40 mètres. Ses racines sont envahissantes et sa croissance peut atteindre jusqu’à cinquante centimètres par jour.

Dans la région de Mae Hong Son, des bambous atteignent 40 mètres

Mais plutôt que sa légendaire exubérance, ce sont ses multiples qualités et  l’extraordinaire diversité de ses utilisations qui étonnent le plus. Economique, adaptable, résistant et souple, baptisé « génie de la nature » par les asiatiques, le bambou est un matériau idéal. Il est le végétal qui a le mieux résisté à la bombe d’Hiroshima et aux défoliants utilisés lors de la guerre du Vietnam. Un bémol toutefois, sa floraison entretient un des plus grands mystères du monde végétal. Certaines espèces de bambous ne fleurissent qu’une fois dans leur vie de façon simultanée dans le monde entier et quel que soit leur âge, puis meurent après la floraison. Cet étrange phénomène reste inexpliqué mais rare, fort heureusement.

Tous les moyens sont bons pour transporter le bambou

On ne compte plus les utilisations du bambou : Ponts, maisons, échafaudages, échelles, canalisations, parquets, meubles, papier, palissades, pergolas, assiettes, bols, baguettes, paniers, pirogues, arcs, flèches, sarbacanes, vêtements, instruments de musique, objets de décoration… Ouf ! Et la liste n’est pas exhaustive. Il existe, paraît-il, un livre qui recense plus de 5000 modes d’utilisation. Les pousses de bambou ou turions sont un aliment régulièrement consommé en Asie. Et les fameux pandas du zoo de Chiang Maï se nourrissent exclusivement de bambou. Sans oublier, bien sûr, qu’il est avant tout une plante ornementale qui habille parcs et jardins de façon très esthétique.

De magnifiques objets du nord de la Thaïlande chez Sopmoeiarts.com

Le « Bamboo bar » du prestigieux hôtel Oriental à Bangkok

(Photo Asia-bars.com)

Pour sa résistance et sa légèreté, le bambou est

toujours privilégié pour ériger les échafaudages

Il y a plus d’un siècle, lorsque l’écrivain britannique Joseph Conrad visita Bangkok pour la première fois, il écrivit : « C’est proprement stupéfiant de voir que sur des kilomètres à la ronde toutes ces habitations en bambou n’utilisent que quelques clous. » Aujourd’hui, à Bangkok, ces maisons ont fait place à des gratte-ciel. Même dans les campagnes, la brique et le béton supplantent le bambou. Pour une raison très simple ! Les thaïlandais sont très attachés au statut. Et une maison en dur signifie que ses habitants peuvent se permettre financièrement de ne plus vivre dans une habitation en bambou, aussi belle soit-elle ! Et pourtant, le bambou reste un matériau de choix pour la construction, surtout à ces latitudes. Pour preuve, les farangs en vacances apprécient les bungalows qui ont fleuri dans les destinations balnéaires. Et, franchement, qui n’aimerait pas vivre dans l’incroyable réalisation ci-dessous ?

Une tentative de réplique du Concorde? …

… Non, une habitation dont voici l’intérieur

(Photo Britishfaery.blogspot.com)

Quant à l’expression « coup de bambou », son origine est incertaine. Elle signifierait une insolation et, pour certains, remonterait au 17ème siècle. Pour d’autres, elle viendrait de l’infanterie coloniale, probablement d’Indochine. Aujourd’hui, elle signifie recevoir un coup terrible, plutôt moral que physique, ou encore devoir payer une note excessive, au restaurant par exemple!

Khun Didi

Publié par : Khun Didi | 21 février 2012

Koh Chang, l’île aux deux visages! (2)

Deuxième volet du billet consacré à Koh Chang. En quittant la côte ouest ultra-touristique pour nous rendre à l’est, petite visite au gigantesque projet immobilier de « Siam royal view », au nord de l’île. Autour d’un golf et d’une marina, l’ensemble devrait compter à terme quelques 250 maisons individuelles. Une jeune et distinguée thaïlandaise nous fait l’article. Collées les unes aux autres et disposant chacune d’un terrain grand comme un mouchoir de poche, les habitations coûtent de 100 à 500.000 euros selon la taille. Les promoteurs sont suisses et les acheteurs seraient principalement suédois. Bonne chance à eux qui vivront dans un chantier de plusieurs années!

La route de la côte est offre un visage totalement opposé à celui de la côte ouest. Le profil est plat, il y a peu de plages, pas d’hôtels et donc une circulation réduite. Nous faisons une première halte dans un des rares « resorts », quelques bungalows disposés autour d’une pelouse aussi anglaise que sa sémillante propriétaire. Elle fait, dit-on, le meilleur café de l’île. Lorsque naïvement je fais l’éloge des autorités qui ont préservé cette partie de l’île, elle me sourit aimablement et me donne une autre version. Si les « resorts » n’y fleurissent pas, c’est tout simplement parce que le sable y a la couleur de la terre, d’un ocre orangé. Or, c’est bien connu,  le farang bronze exclusivement sur du sable blanc.

Amber Sands resort

En continuant vers le sud, l’atmosphère est de plus en plus rurale et paisible. Quel  contraste avec la côte ouest! On a peine à croire qu’on se trouve sur la même île. Sur les conseils de l’hôtelière anglaise, nous nous rendons à Ban Dan Mai, un authentique village de pêcheurs. L’un d’eux a disposé quelques tables où l’on peut se restaurer. Une jetée en bois sur pilotis s’avance dans l’eau et mène à une sorte de bungalow ouvert sur tous les côtés. On a l’impression de se trouver au milieu de la mer avec derrière nous la côte et ses cocotiers. Le poisson que l’on va déguster est sorti de l’eau sous nos yeux. Ca restera comme un des moments forts de notre séjour. Un mélange de paix et de plénitude, c’est le bonheur à l’état pur! On ne veut plus bouger.

A contrecoeur, nous reprenons la route. Toujours plein sud. On ne croise quasiment plus de véhicules. Parfois un sentier mène dans la jungle vers une chute d’eau. Les habitations, des hameaux de quelques maisons, se font de plus en plus rares. On atteint ainsi le sud de l’île et sommes surpris d’y découvrir une véritable mangrove, cette fois très bien conservée et préservée par les autorités. Sa quiétude est seulement troublée par les quelques rares visiteurs dont le kayak glisse doucement entre les palétuviers.

Photo Lunglobtour

Pour nous imprégner toujours plus de ce sud encore sauvage, nous décidons de pousser jusqu’à la plage de « Long Beach ». La route fait place à une piste montagneuse défoncée par les pluies des moussons et franchissable uniquement avec un véhicule tout terrain ou éventuellement un « deux roues ». Mais ça en vaut la peine. Quelques points de vue grandioses sur la baie de « Salak Phet » puis la piste descend vers cette magnifique plage. Vaste et pratiquement déserte, elle est seulement fréquentée par quelques « backpackers » qui se prélassent dans les hamacs d’un « resort » tout ce qu’il y a de plus rustique. On imagine alors à quoi devait ressembler l’île il y a 25 ans.

Quelques surprises sur la route vers …

… la plage de « Long Beach »

Décidément, ce côté nous réconcilie avec Koh Chang. A l’extrême sud, la route s’arrête. Impossible de passer sur la côte ouest. Pour ce faire, il nous faut retourner par la même route vers le nord. Il est question d’une jonction entre les deux côtés. Si elle se concrétise, le sud n’aura certainement plus la même allure. Enfin, située au milieu d’un archipel, Koh Chang est entourée de plusieurs petites îles très agréables. Sises à quelques encâblures, elles sont facilement accessibles par bateau!

Khun Didi

Publié par : Khun Didi | 7 février 2012

Koh Chang, l’île aux deux visages! (1)

Deuxième plus grande île de Thaïlande après Phuket, Koh Chang était encore il y a seulement 30 ans une sorte de jardin d’Eden essentiellement peuplé de pêcheurs menant une vie paisible en phase avec la nature. Oubliée de tous, elle ne possédait ni route ni liaison maritime avec le continent. Puis, petit à petit, des « backpackers » ont débarqué sur les plages, dormant sous les huttes des pêcheurs et fumant des joints sur la musique de Bob Marley. Dès lors, les choses se sont emballées. Au point qu’aujourd’hui une route côtière fait quasiment le tour de cette île montagneuse de 30 kilomètres sur 10 et plusieurs lignes de ferries déversent chaque jour leur flot continu de touristes.

On m’avait dit que Koh Chang était une des îles encore préservées. Je dirais oui et non. Et pour combien de temps encore? L’intérieur de l’île est intact pour une raison très simple, il s’agit d’une forêt vierge tropicale qui culmine à près de 800 mètres et donc difficilement accessible. En revanche, la côte ouest où sont situées les plus belles plages de sable blanc est couverte d’une centaine d’hôtels et de guest houses. Du bungalow spartiate et branlant au 5 étoiles, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses.

Du bungalow rustique au 5 étoiles

Résultat d’une croissance effrénée qui s’est encore accélérée à partir de 2004 lorsqu’à la suite du tsunami, les « tour operators » ont déserté Phuket et la côte ouest de la Thaïlande pour se rabattre sur Koh Chang. Et le rythme ne va pas ralentir car les russes viennent d’arriver massivement et représentent déjà, de même qu’à Phuket, la première nationalité parmi les visiteurs étrangers. Malheureusement, comme toujours, tourisme de masse rime avec médiocrité et nivellement par le bas.

 En arpentant la plage lors du jogging matinal, on peut apercevoir de véritables usines à touristes. La queue au buffet du petit déjeuner, la serviette qu’on se dépêche d’aller déposer sur un matelas, sens de la propriété oblige. Car leur bonheur n’est pas dans le partage mais dans la possession. Beaucoup passeront l’essentiel de leur séjour sur le dit matelas et rentreront chez eux bien bronzés, signe qu’ils sont vraiment partis en vacances, racontant au retour qu’ils ont « fait » la Thaïlande, comme ils avaient naguère « fait » l’Espagne ou la Tunisie.

Le soir, on rencontre tous ces braves gens, visages écarlates, déambulant sur l’unique route qui borde ces établissements à la recherche d’un endroit pour se sustenter. Et que voient-ils de la Thaïlande? Peu, à vrai dire! Pizzerias, burgers, sandwicheries se succèdent mais aussi, plus inattendu, des magasins d’optique ultra-modernes aux néons agressifs qui proposent lunettes dernier cri et verres correcteurs aux farangs pour une fraction des prix occidentaux. Et puis bien sûr les incontournables boutiques de gadgets, contrefaçons et autres souvenirs de pacotille. Le tout dans un brouhaha de sonos qui s’entremêlent! Enfin, absence révélatrice, nous n’avons pas croisé un seul moine en 5 jours passés à parcourir l’île, pas une seule robe orange à l’horizon!

Le trafic est dense sur cette unique voie qui descend jusqu’au sud de l’île. Il convient donc d’être prudent car la route est étroite, la pente parfois très raide et les virages serrés. Elle mène à Bang Bao, un intérressant village de pêcheurs fait de barraques sur pilotis où l’on déguste poissons et fruits de mer tout juste sortis de la mer. Seul bémol, pour y accéder, il faut se faufiler entre une longue haie de marchands du temple tout en évitant les motos des locaux qui ont décrété avoir la priorité sur les vulgaires piétons.

Au Nirvana resort, une piscine d’eau de mer et…

une piscine d’eau douce côté jungle

Les bonnes nouvelles, il faut aller les chercher sur la côte est et ce sera l’objet du prochain billet. Pour quand même terminer sur une note positive, une adresse soufflée par une farang résidant à Koh Chang. Il s’agit du « Nirvana resort ». Bien caché dans une petite presqu’île tout près de Bang Bao, il nous a vraiment séduit par sa quiétude, son architecture à la fois simple et de bon goût et la parfaite intégration de ses bungalows dans le paysage. A suivre…

Khun Didi

 

Publié par : Khun Didi | 18 janvier 2012

Bienvenue à «Farang city» !

Il n’existe pas de ville en Thaïlande qui n’ait son quartier chinois, même s’ils n’ont tous ni la taille ni le foisonnement du « Chinatown » de Bangkok. Mais il y a aussi d’autres endroits typiques. Moins spectaculaire mais tout aussi intéressant est le quartier des farangs. Sa spécificité réside dans une grande concentration d’étrangers. Je ne parle pas d’endroits comme Pattaya ou Pat Pong qui attirent une certaine catégorie de « touristes » pour les raisons que l’on sait mais plutôt de quartiers comme Khao San et Sukhumvit/Silom à Bangkok ou la vieille ville à Chiang Maï.

Avec l’aimbale autorisation de Charlie @  http://globe-jotters.blogspot.com

A Chiang Maï, depuis Thaepae Gate et Moon Mueang, tous les petits soï qui se faufilent dans la vieille ville sont truffés de « guest houses » aux tarifs modérés qui attirent des cohortes de farangs. Dès lors, c’est tout le secteur qui s’est occidentalisé. Au point que certains l’ont baptisé « Farang city ». Les échoppes y sont destinées, non plus aux thaïlandais, mais aux farangs, tels les locations de vélos et motos, laveries, boutiques de livres d’occasion, agences de voyages et cafés internet. Même les bars et restaurants sont différents. Burgers, pizzerias et cafés spécialisés dans les petits déjeuners à l’occidentale ont envahi l’espace. Ici et là subsistent quand même quelques restaurants thaï, aux saveurs un tantinet édulcorées pour convenir aux palais étrangers.

Mac Do version thaï

On y croise toutes sortes de farangs mais essentiellement des touristes, bien sûr.  C’est amusant d’observer les différents profils. Ce sont surtout des jeunes, budget oblige ! Les plus âgés logent dans des hôtels un peu plus huppés à l’écart de « Farang city ». Le couple typique, de jeunes étudiants, propres sur eux, en route pour visiter les temples, elle feuilletant soit le « Routard » soit le « Lonely Planet », lui occupé à déchiffrer le plan de la ville. Ils vont là où les guides leur enjoignent d’aller. Comme le disait à sa façon Frédéric Dard : « Les touristes, leur manière de tout vérifier par rapport aux guides qu’ils trimbalent. Ils n’admirent pas, ils confrontent. » Autre couple, deux jeunes femmes, birkenstock aux pieds, short et marcel, le sac à dos bien arrimé, prêtes à affronter un trek dans les montagnes voisines. Pas franchement féminines mais elles ne sont pas là pour se faire draguer !

 

Avec l’aimable autorisation de Stick à www.stickmanweekly.com

A ce propos, il y a peu de touristes sexuels à Chiang Maï. En plus des nombreux et très beaux temples, les farangs viennent pour la nature, les fermes d’éléphants, les cours de cuisine et l’artisanat qui représente 80% de la production du pays. On note quand même une rue un peu chaude, Loi Kroh, à la périphérie de « Farang city ». Peuplée de bars qui s’ouvrent sur la rue, elle commence à s’animer à la tombée de la nuit et est fréquentée essentiellement par des farangs, habitant pour la plupart à l’année et reconnaissables à leurs abdominaux estampillés « Singha » ou « Chang », les bières locales. On est loin de Pattaya, ici l’ambiance y est plutôt bon enfant, les filles vous lançant des « handsome, handsome » à votre passage, espérant ainsi vous attirer à l’intérieur pour boire quelques verres.

Ambiance au Sunday market

 Le soir, les hôtes de « Farang city » poussent un peu plus loin jusqu’au « Night Bazar » qu’ils sont les seuls à arpenter. Et pour cause, on n’y trouve que de vulgaires contrefaçons ou des articles sans intérêt. A éviter, donc ! En revanche, le dimanche soir, le « night market » qui s’installe en plein cœur de « Farang city » est beaucoup plus coloré et diversifié, bien plus intéressant aussi. La preuve, les thaïlandais le fréquentent volontiers !

 

A Thanin market

Pour ceux qui souhaiteraient changer d’air et sortir de « Farang city », un « red car », taxi collectif local, les conduira en dix minutes au « Thanin market », au nord de la ville. C’est un de mes endroits préférés. Un monde en soi, avec son marché couvert où tous les sens sont stimulés, entouré de nombreuses petites boutiques dédiées aux étudiants de l’université voisine. L’atmosphère y est particulière, bariolée et animée, tout en étant insouciante. En son centre, on y goûte de l’authentique cuisine thaïlandaise et particulièrement le meilleur « Pad thaï » de Chiang Maï, à un prix dérisoire. Cet endroit n’est mentionné dans aucun guide. Autant dire que les farangs y sont rares!

 Khun Didi

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